Assassin’s Creed Odyssey (PS4/XBOX)

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Ubisoft décide de renouveler sa franchise Assassin’s Creed  et s’aventure en monde ouvert. Et il faut dire que le mélange prend plutôt bien.

Un total renouveau ?

Pour être franc, je n’ai pas beaucoup joué aux autres jeux assassin’s creed avant, n’ayant jamais trouvé la franchise assez attrayante. Mais il faut dire qu’à la sortie d’Assassin’s Creed Odyssey, mon envie s’est manifestée après les différentes lectures et les retours que j’ai pu voir sur la toile. Et effectivement, Ubisoft se lance avec cet opus dans un véritable open world géant, avec toutes mécaniques du RPG qui vont avec.

RPG ?

Oui, même si cela n’est pas poussé à un degré extrême, Ubisoft intègre désormais à son titre des techniques de RPG. Rien de révolutionnaire pour les amateurs du genre, mais un dépaysement pour ceux qui connaissaient les épisodes antérieurs.  La seule mécanique marquante est l’arbre de compétence. Où il vous faudra choisir vos compétences judicieusement. Entre la force, la chasse ou l’assassin, toutes les techniques sont sur le papier très intéressantes. Personnellement j’ai un penchant pour l’assassinat et je dois bien avouer que le gameplay n’en est que plus jouissif, quand vous commencez à obtenir des techniques plus poussées. Et que vous pouvez enchaîner 3 assassinats à la suite d’un simple lancer de lance de Léonidas.

 

Une histoire à la Grec ?

On se situe aux environs de 431 avant Jésus-Christ, en pleine Grèce Antique. Voilà de quoi planter le décor. Vous aurez le choix entre deux personnages, Kassandra ou Alexios. Que vous incarniez l’un ou l’autre, l’histoire sera strictement identique. C’est un point à regretter. Vous serez d’ailleurs surnommé le Misthios. Votre sœur (ou votre frère selon le rôle que vous avez choisi) sera jetée étant enfant du haut d’une falaise et c’est à peu près un des seuls souvenirs que l’on verra de votre enfance. Sans entrer dans les détails, vous partirez sur les traces de votre passé tout en affrontant et démasquant les membres du Culte qui cherchent à vous nuire. Rien d’exceptionnel dans le scénario si ce n’est qu’on aime parfois se retrouver dans ces ambiances anciennes qui sont truffées de réalisme.

Un très beau jeu.

Avant de se lancer longuement dans la partie gameplay d’Assassin’s Creed Odyssey, parlons un peu des graphismes. Car oui le jeu est beau, même très beau. Certes, on n’est pas au niveau de RDR2 (Red Dead Redemption 2), mais la barre avait été placée très haute (voir mon article précédent). Et l’on est effectivement au-dessus d’un The Witcher 3. D’autant plus que vous verrez le décor de près avec votre personnage, mais aussi avec votre aigle, donc de très haut. Et c’est un plaisir de regarder le décor vu du ciel, avant de plonger vers le sol. Ayant abandonné ma TV 4K pour un rétroprojecteur (100 pouces), je joue désormais en 1080, mais je vois les imperfections graphiques beaucoup mieux qu’avant. Et ce jeu est extrêmement bien fait au niveau de son level design.

 

Le gameplay, Assasin’s creed à la sauce The Witcher 3.

Cela y fait penser, énormément de mécaniques identiques ont été ajoutées à l’assassin que vous êtes. Et vous pourrez parcourir les grandes terres de cet open world à cheval, ce qui vous rappellera sans doute vos chevauchées à dos d’Ablette.  Il faudra vous rendre de région en région, mais vous pourrez utiliser des téléporteurs (une fois découverts) comme dans tous les RPG récents.  Le jeu est très bien fait même si là encore, Red Dead Redemption qui est sorti à la même époque fait beaucoup mieux. Il suffit de comparer les séquences à cheval pour s’en faire une idée. Mais c’est le premier vrai RPG d’Ubisoft en monde ouvert et il faut dire qu’Assassin’s Creed s’y prête parfaitement.

On aimera aller dans différents lieux pour aller assassiner nos cibles, parcourant la carte et en faisant attention de ne pas être poursuivi par un ou des mercenaires. En effet même en 431 avant Jésus-Christ, assassiner des personnes aux yeux de tous n’était pas bien vu, et vous apportera forcément des ennuis au bout d’un moment. Si vous tuez trop de monde sans discrétion, vous finirez par avoir les mercenaires sur votre dos. Et ils sont plutôt coriaces, donc vous n’aurez qu’une seule solution, tuer la ou les personnes qui les ont engagé. Et vous partirez donc pour un nouvel assassinat afin de parcourir la carte plus tranquillement par la suite. Vous avez la possibilité de rester tranquille et attendre, mais cela prend du temps avant que la jauge « de mal » ne retombe à zéro, renvoyant les mercenaires chez eux. Donc si elle est trop élevée, vous aurez plusieurs mercenaires à vos trousses et cela devient difficile de continuer l’aventure principale sans risquer de mourir. Une mécanique assez bien pensée il faut dire, sauf qu’au bout d’un moment elle peut vite devenir ennuyeuse. Ce qui vous forcera à tout faire dans la discrétion, mais pour certains assassinats c’est impossible. On sent ici les mécaniques de GTA avec la police qui vous poursuit quand vous faites des infractions. Car sur ce coup-là Ubisoft n’a pas réinventé la roue.

Et sur certains aspects c’est même abusé. Toujours comme dans The Witcher 3, vous aurez droit à des scènes d’amour torride dans d’Assassin’s Creed Odyssey. Le seul truc, c’est que comme le choix du personnage n’influe pas sur le scénario (sauf inverser Alexios et Kassandra), vos partenaires amoureux non plus… Vous pourrez donc choisir de faire vos ébats avec des hommes ou des femmes, quel que soit votre sexe. On aurait aimé une différenciation, au moins dans les dialogues… Vous aurez même possibilité de faire participer une chèvre, mais là encore rassurez-vous, contrairement à The Witcher 3, vous ne verrez aucune scène. Vous verrez la porte s’ouvrir, votre personnage entrer, puis la porte s’ouvrir à nouveau et votre personnage ressortir. On sent qu’Ubisoft a pris pas mal d’idée à la concurrence sans toutefois les égaler ni même aller encore plus loin. Alors on peut le regretter, mais il ne faut pas oublier que c’est leur première adaptation de leur franchise phare en RPG. Il ne faudrait pas pousser le bouchon un peu trop loin Maurice.

Mais certaines mécaniques incorporées comme la navigation maritime ou le survol de la carte en dirigeant votre aigle sont les bienvenues. En effet, avec l’aigle, vous aurez le plaisir de voler à votre guise, que cela soit pour découvrir des lieux, des ennemis ou même des cibles. Et il s’avère indispensable quand vous allez devoir prendre une forteresse ennemie, afin de localiser les soldats adverses pour concevoir votre approche. Donc Ubisoft a su tout de même intégrer de belles mécaniques qui nous donnent entièrement satisfaction.

Des missions secondaires Fedex ?

Même si l’histoire principale se laisse boire sans être transcendante, il faut bien avouer que contrairement à The Witcher 3, toutes les quêtes ne sont pas scénarisées. Et là aussi, on sent vite la déception quand des PNJ finissent par nous répondre systématiquement la même chose à la fin de chaque mission ou quête secondaire. Et cette frustration est accentuée par le fait que nous leur répondons quasiment tout le temps la même chose aussi.  Il est certain qu’Ubisoft n’a pas eu le temps nécessaire pour que cet Assassin’s Creed Odyssey soit une légende du RPG. Même si les villes fourmillent de citoyens et de petites quêtes, on sent bien qu’elles ont été placées à la va-vite, pour que leur nombre soit conséquent. Mais il en résulte une certaine répétition. Au final, vous aurez toujours l’impression d’attaquer les mêmes forteresses, tuer les mêmes diplomates, aller chercher les mêmes trésors, et participez aux mêmes batailles… Heureusement, les voyages en mer et la gestion de votre équipage redonnent un souffle d’air frais de temps en temps. C’est une partie très appréciable, car la mer regorge de trésors et les batailles navales sont vraiment sublimes. C’est vraiment un point où vous ne ressentirez pas la répétition tellement la mise en condition est bonne. Vous aurez vraiment l’impression de participer à la chute du bateau adverse, qui finira par couler.

Conclusion :

Même si pour moi la migration d’Assassin’s Creed Odyssey en version RPG est une réussite par rapport aux anciens opus, il n’en demeure pas moins que le jeu aurait pu faire beaucoup mieux. On sent qu’Ubisoft a voulu toucher le Triple A sans l’atteindre vraiment. Et c’est bien dommage, car le jeu est magnifique, son histoire se laisse raconter, et son gameplay est mitigé. Il faut toutefois souligner qu’Ubisoft a continué à sortir des DLC gratuits et qui s’en sortent relativement bien, ce qui ne peut être qu’un bonus, tant sur l’histoire, que sur la durée de vie qui elle par contre, est remarquable. À noter qu’Ubisoft intègre ici des microtransactions dans un RPG solo (comme le boost d’XP), ce qui est totalement déplorable, même si je n’ai jamais eu à m’en servir.

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