Half Life Alyx (PCVR)

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Half Life Alyx, l’expérience de la réalité virtuelle poussée à son échelon le plus élevé.

Que dire ? 13 ans depuis le dernier Half Life. Treize ans depuis cette série qui avait révolutionné le FPS en son temps. Et c’est avec ce dernier opus que Valve récidive, mais cette fois-ci en réalité virtuelle.

 

Valve (Steam) et la réalité virtuelle.

Il faut bien comprendre que Valve, qui détient Steam, a toujours œuvré pour une réussite de la réalité virtuelle. De part, en participant à l’élaboration du premier casque HTC Vive, suivi désormais de son casque officiel le Valve Index. Ce casque qui permet de reproduire le mouvement de chaque doigt de la main simplement en tenant ou non son contrôleur, celui-ci étant scratché à votre main. Un casque qui vaut tout de même 1000 euros avec ses capteurs et ses contrôleurs. Mais Valve c’est aussi Steam, et surtout SteamVR. Un environnement vous permettant de jouer aux jeux en réalité virtuelle sur steam avec votre PC. Et croyez-moi, parole de développeur de jeux VR, il facilite grandement le développement et le lancement des jeux VR sans trop se soucier de la configuration des casques. Donc du très bon travail, utilisé même par la plateforme Epic pour lancer ses jeux en VR (un comble). Donc comme je le disais Valve a toujours fait son maximum pour que cette technologie soit démocratisée et pour cela je les en remercie.

Maintenant, parlons de Half Life.

Bien que connaissant le tournant qu’ont procuré les jeux half-life 1 et half life 2 (et ses extensions) en matière de FPS, je n’y ai malheureusement que très peu joué. Il y a déjà presque 20 ans… Autant dire que pour le peu que j’y avais joué, je ne me souvenais absolument pas du tout de l’histoire. Et Half Life Alyx se situant entre les deux épisodes, j’avais un peu peur d’être désarçonné au niveau du scénario. Il n’en fut rien, et le seul bémol que l’on pourrait reprocher à l’histoire est le fait qu’elle soit uniquement sous-titrée, il n’y a donc pas de doublage de la langue Molière comme pour les prédécesseurs. C’est triste, mais c’est comme cela. D’autant que suivre les sous-titres pendant une partie peut vous faire perdre de vue quelques éléments de décors. Mais après l’avoir fini deux fois et obtenu les 41 succès j’ai pu refaire un tour d’horizon des petites choses que j’aurais oublié. L’histoire n’est pas très longue et la durée de vie du titre variera en fonction de la difficulté. Bien qu’habituer aux jeux VR, il m’a fallu environ 20 heures pour le finir en difficulté normale. Il existe deux difficultés plus faibles (mode histoire et facile). L’histoire s’intercale bien dans le scénario des épisodes passés, me semble-t-il, et vous incarnerez donc Alyx Vance, 19 ans en réalité virtuelle.

 

Un gameplay magistral

Là où Valve a fait fort, c’est en améliorant son moteur de jeu (le Source Engine) en version 2, en le spécialisant pour la réalité virtuelle. En effet, la physique des objets et les interactions avec le personnage n’a pour l’instant aucun équivalent. Même si tous les éléments ne sont pas interactifs, une grande majorité d’objets ont droit à leurs interactions totalement réussies. On sent d’ailleurs que Valve a voulu montrer le maximum de possibilités, comme les énigmes qui peuvent paraître anecdotiques au début, mais qui vous feront rager de temps en temps sur la fin. Totalement différent du gameplay du jeu, elles permettent de changer de gameplay de temps en temps. Et c’est au final très plaisant.

Il n’y a que trois armes (hors grenades) et pas beaucoup d’ennemis.

Oui, certes. Et pour cause, contrairement aux épisodes précédents, nous sommes désormais en réalité virtuelle. Et ce que vous faisiez d’un geste du poignet et d’un clic de souris n’est plus du tout au gout du jour. Aujourd’hui en VR, on prend son arme, on la recharge avec son autre main, on la déverrouille, on tire, et tout cela en visant un œil fermé. Comme dans la vraie vie. Et Valve l’a bien compris, en vous faisant incarner un vrai personnage pour immersion totale et parfaite. Quand on dégoupille une grenade en réalité virtuelle, on se met derrière un mur, on la lance en passant le bras et on se replonge vite fait derrière le mur. C’est simple, c’est le jeu où je me suis le plus souvent retrouvé à quatre pattes au milieu de certaines fusillades afin de pouvoir me mettre à couvert tout en essayant de viser l’adversaire. Et même s’il y a peu d’ennemis, j’en ai quand même crié de peur bien plus d’une fois.

 

Un jeu flippant.

C’est bien un des aspects du jeu auquel je ne m’attendais pas. La réalité du jeu fait que je me suis souvent retrouvé en état de stress en m’imaginant me retrouver face à face avec un ennemi. Cela pourrait s’apparenter à un jeu horrifique par rapport à certaines scènes et au décor parfois écœurant reposant sur de la biologie alien. Mais cela n’enlève rien à la beauté du jeu et de la prouesse technique qu’à accomplie Valve.

Une prouesse technique ?

En soi, je pourrais dire non. En effet, tout ce qui a été réalisé par Valve dans son moteur le Source Engine 2, aurait pu être intégré par n’importe quel autre studio avec n’importe quel autre moteur dédié à la VR.  Afin de rendre le jeu extrêmement immersif, un autre studio aurait pu mettre bout à bout tous ces éléments de gameplay. Mais voilà, personne de ne l’a fait. Et Valve a donc combiné tout ce qui existait dans l’immersion VR, en l’appliquant à quasiment chaque objet du décor. Et en rajoutant quand même quelques nouveautés. Et pour cela, il aura fallu attendre des années de développement par la centaine de développeurs de Valve pour arriver à ce résultat. Ajouté à cela tout simplement un design très réaliste et vous obtenez une bombe nucléaire en matière de jeu en réalité virtuelle. Car quand chaque objet interagit avec vous comme la vraie vie, c’est là que vous passez vraiment un GAP en matière d’immersion. Et Valve l’a très bien compris.

 

Des graphismes somptueux.

Le travail sur les décors du jeu et du level-design est tout simplement magique. La réalité criante des bâtiments et des objets n’a tout simplement pas d’égal à l’heure actuelle en matière de réalité virtuelle. Alors, on n’est pas encore dans le photoréalisme, mais on est déjà dans une position très avancée en matière de rendu VR. On se plaira à se balader, surtout en extérieur, les intérieurs étant souvent plus sombres, et de ce fait, bien plus inquiétants…

 

Quelques bugs

Et oui, soyons honnête, il y a encore aujourd’hui quelques bugs. Très rares, mais cela arrive. En jouant en mode téléportation (bien que d’habitude je déteste ce mode), il j’en ai été victime 3 fois, en parcourant et transperçant le décor à très grande vitesse avant de mourir. Sur 30 heures de jeux, cela reste très raisonnable. D’autant que les sauvegardes régulières du jeu ne vous feront pas revenir bien loin en arrière en cas de mort. Par contre, la physique des objets est tout simplement d’une très grande précision. Et là aussi, on peut dire que Valve quelque part, vient de relever la barre très haute en matière de physique des objets dans les jeux de réalité virtuelle. Un vrai bonheur qui participe grandement à l’immersion et à la qualité du titre.

Les casques compatibles.

Aujourd’hui tous les casques PC sont compatibles (si vous avez le PC de gamer qui va avec), mais pas le PSVR. La puissance de la PS4 (pas la pro) empêchant de faire tourner un jeu de cette trempe. Personnellement, j’ai joué sur ma GTX 1060 (tout juste donc) et je n’y croyais pas vraiment. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai joué en mode téléportation par souci de performance. Au niveau du casque j’ai choisi mon oculus quest plutôt que mon WMR (Lenovo Explorer). Et pour cause, j’ai testé le sans-fil via wifi 5Ghz. Et je peux vous garantir que si le réseau wifi est bien paramétré il n’y a quasiment aucune latence en Wifi. Je ferais d’ailleurs un tuto prochainement sur cette fonctionnalité magique. En effet, jouer à Alyx en streaming, c’est tout de même un vrai bonheur. Bien sûr, vous pouvez jouer également via le câble oculus Link, ou via les autres casques filaires. Mais seuls les contrôleurs du Valve Index sont capables de reproduire le mouvement de vos doigts. La saisie et l’interaction avec les objets étant simulés par un bouton sur les contrôleurs classiques. Notez que vous pouvez également jouer en VR en streaming sans PC de gamer. Il suffit pour cela d’en louer un chez Shadow PC et d’avoir une très bonne connexion. Vous pourrez alors jouer sur l’Oculus Quest sans fil et sans PC. Je possède le PC Shadow, mais pas la fibre, donc je n’ai pas encore pu tester cette fonctionnalité (mais cela va venir).

 

Le verdict

Et bien tout simplement magistral, ce jeu vous transportera dans ce que l’on fait de mieux en réalité virtuelle à l’heure actuelle. Angoissant sur certains aspects, vous n’en sortirez forcément pas indemne. Vous garderez des souvenirs à coup sûr comme notre bon ami Jeff. Des scènes mémorables que seul un titre de cette envergure peut vous offrir. Avec une physique impressionnante et quasi intégrale, vous en oublierez que vous êtes dans un jeu en réalité virtuelle. Se balader dans Cité 17 reste la meilleure expérience d’immersion que j’ai pu vivre jusqu’à aujourd’hui. Surement le meilleur jeu AAA en réalité virtuelle pour les années à venir, j’espère sincèrement que celui-ci pourra marquer un tournant pour cette technologie. Même si le nombre de 200 000 casques Valve Index auraient été vendus depuis l’annonce de la sortie du jeu, cela reste une goutte d’eau par rapport aux joueurs non VR. Mais acheter un casque VR a désormais une fin en soi, jouer à Half Life Alyx !

 

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